La vérité sur les gens (2) – Ad Pedes

Le sens de l’humanité du Christ (çà commence fort), le sens du réel humain (ambiance élévation), je l’ai appris dans les mycoses plantaires, la souffrance pédestre et l’activité sudoripare (la grande classe quoi !).

Certains trouvent l’élévation dans des bouquins céphalogènes, des colloques à fumettes, ou des débats de coqs franco-arrogants. Mais moi, mon gars, je suis bien incapable d’une telle érudition, et j’ai du faire mes classes de laborieux pour en arriver à en comprendre quelque chose.

Plus précisément donc, je me suis trouvé sourdement illuminé (Alléluia !), lorsque j’ai contemplé les pieds du Christ (Ad Pedes !), non pas dans le sommet de la Croix, mais, comme l’âne (pas moi, l’animal), dans la poussière de Palestine, dans les graviers des chemins de Galilée.

Où quand, comment, je ne m’en souviens plus (encore raide celui-là, un coup de chaud dans le Néguev), mais je conserve cette intuition du Christ marchant, précisément réel (3D Dolby et tout le toutim), de Ses pas sur les sentiers de Judée et de Samarie (name dropping genre chanteur de gauche chic), de la chaleur infernale de Jéricho by summer (qué calor hombre !), de Ses gouttes de sueur coulant le long de jambes raidies par l’effort (Iron Man). J’ai ce souvenir confus et clair à la fois (Ste Jeanne d’Arc, à moi !) de la poussière des chemins sur ses pieds marqués par la route, et les cuir de ses sandales frottant la corne.

A certains il suffit de deux phrases pour comprendre (santissimos and santos subitos !).

A moi il a fallu quelques plombes et ce fer rouge, souvenir de bagnard. Des pieds d’homme, réels et mannequinesques (Djézusse Chrâïst oblige), des pieds usés au talon, des pieds en sueur poussiéreux et collants (véritable garantie 1er siècle), et des odeurs d’homme qui marche (cette même odeur que nos dames patronnesse oublient un peu dans les salles de caté parfumées à la Javel). Le Christ arpentant sans hâte ni mollesse les routes de là-bas, sous le soleil de feu d’Israël, au fond de la terrible cuvette de la Mer Morte ou sur les collines de Nazareth, dans les pluies rares (ses cheveux trempés ? –At Hair) ou dans le petit froid d ‘hiver galiléen (At cold). La vérité de l’effort humain, juste et vrai, suant Ad Pedes, de ce corps divin de trente ans qui avance et qui en bave, qui peine et obéit, qui se tient debout sur Ses pieds et qui annonce la Trinité sacrifiante.

Voilà donc cette intuition un peu idiote (on finira par s’habituer garçon !), ce Jésus-Christ et ses marches bien réelles, non pas idéalisé comme on se le figure souvent dans le Sacrifice de la Croix, mais, aussi et avant le sublime Sacrifice, dans le véritable quotidien de Sa vie terrestre. Cette intuition qui m’a aidé et m’aide encore à croire que les chemins humains sont plus variés, riches, multiples que nos schémas carrés et réducteurs, que la sueur du Christ et la poussière de ses pieds sales sont celles que nos frères partagent, qu’en cela le réel aux odeurs multiples m’est fraternel, et qu’il ne tient qu’à nous de présenter, à ces mêmes frères et dans nos suées contemporaines, Son beau sourire divin dans Sa barbe juive.

Amen ! (non mais pour qui il se prend ?)

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